Ce que certains médias voudraient cacher, par Michèle Mazel

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Palestinians hold posters depicting human rights activist Nizar Banat during a protest triggered by the violent arrest and death in custody of Banat, in his hometown of Hebron, June 27, 2021. – (Photo by MOSAB SHAWER / AFP)


 
      « Mort suspecte d’un activiste en Cisjordanie » : un de ces titres trompeurs dont un grand quotidien français a le secret.

Il faut se plonger dans le texte pour comprendre que ledit activiste, palestinien vivant dans les territoires sous le contrôle de l’Autorité Palestinienne, a été arrêté par les forces de sécurité de cette Autorité ; violemment frappé lors de cette arrestation, il est mort un peu plus tard, sous la torture disent ses proches. 

Cet « incident » jette un jour cru sur les méthodes d’un régime corrompu dirigé par un président dont le mandat est depuis longtemps expiré.  Gênant pour ceux qui rêvent d’une Palestine indépendante dirigée par ce bon père de famille qu’est Mahmoud Abbas.

Comme l’a commenté amèrement l’organisation Human Rights Watch, « Les gouvernements qui veulent aider à développer l’Etat de droit en Palestine devraient couper leurs liens avec les forces de sécurité car elles l’affaiblissent activement. » Cela n’arrivera évidemment pas. Les médias ont choisi leur camp.  D’ailleurs elles n’ont pas jugé bon d’évoquer un autre « incident » qui s’est déroulé lui en Galilée soit en territoire israélien.

Un   attentat qui a fait trois morts et une blessée. Pourquoi ce silence ? C’est que si les victimes, là encore étaient des arabes israéliens les perpétrateurs n’étaient pas des « colons juifs » mais d’autres arabes israéliens.

Un banal fait divers ? Un règlement de comptes entre bandes rivales, de gangsters abattus par d’autres gangsters. Phénomène hélas trop courant dans une certaine frange de la société arabe mais qui se produit aussi en Occident ? Justement non.

Yousef and Nawal Jaroushi were shot dead along with their 16-year-old daughter in northern Israel on June 26, 2021. (Courtesy)

Il s’agissait d’une famille apparemment sans histoire qui roulait paisiblement sur une autoroute. Le père, la mère, une adolescente de seize ans et une gamine de neuf ans. Une voiture arrivant à vive allure a littéralement criblé de balles leur véhicule avant de prendre la fuite.  Seule la benjamine a survécu.  Quoique blessée, ses jours ne sont pas en danger.

Désormais orpheline à neuf ans, traumatisée à vie par le drame, elle est à l’hôpital. 

Si les assassins courent toujours, la police n’a eu aucun mal à décrypter l’événement. Le crime n’est semble-t-il qu’un nouvel épisode dans une vendetta opposant deux clans. Une vendetta dont l’origine se perd dans la nuit des temps mais que les générations successives perpétuent.

Question d’honneur, vous diraient-elles. Laver un affront ou venger un parent. On chercherait pourtant en vain ce qu’il peut y avoir d’honorable dans l’assassinat de sang-froid de civils innocents – y compris de femmes et d’enfants – et sans défense? au simple motif qu’ils font partie du clan ennemi. Un assassinat qui en appellera hélas d’autres en représailles et ainsi de suite.

Au vingt et unième siècle, la société arabe se montre toujours incapable d’éradiquer ces coutumes mortifères. On aurait voulu entendre les représentants de cette société à la Knesset les condamner vigoureusement et appeler parents, enseignants et personnalités religieuses à lutter contre ce fléau.

Il n’en a rien été. Pour les dirigeants de la Liste Arabe Commune qui compte six députés à la Knesset, le coupable est tout autre : il s’agit du gouvernement israélien et de lui seul, sa police se montrant incapable de juguler la criminalité.

Par Michèle Mazel

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